mardi 23 août 2011

Chronique #3 Le test de l'isolement...

Lundi matin, Mathieu reprenait l'avion pour Kuujjuaq.  Il est en formation à la commission scolaire Kativik.  Il s'était promis de photographier le cratère de Pingaluit en le survolant en avion...  C'est chose faite!  Vous pouvez le voir sur la photo...  Pendant que l'homme de la maison s'envolait vers le Sud relatif (!), le reste de la famille reprenait la petite routine qui s'est doucement installée depuis notre  arrivée à Salluit.


En effet, sans vraiment y avoir pensé, nous commençons nos journées toujours un peu de la même façon. D'abord, chacun des enfants se réveille à son heure... ( À l'exception de Mathieu, qui a besoin d'une stressante sonnerie de cadran-réveil?) Après le déjeuner, un peu de jeu ou de lecture et, vers 9:00, on s'installe autour de la table (qui est immense...) et chacun se met au travail!  Un peu de math, un peu de français...  Pour l'instant, ce sont les deux matières sur lesquelles se concentrent les enfants.  Bien sûr, l'anglais fait partie de notre quotidien...  Tous les jours, ils entendent parler les habitants du village en inuktitut (évidemment!) et en anglais.  Ils sont souvent interpellés en anglais par nos amis inuits qui veulent leur parler...  Pour entrer en contact avec les autres enfants du village (pas d'autres enfants blancs ici cette année), ils doivent tenter de les rejoindre "in the middle" , en "baragouinant" l'anglais pour partager leur jeu.  Je me dis que l'immersion reste encore  le meilleur moyen d'apprendre une langue!  Alors, je ne culpabilise pas de ne pas insister sur le "cahier" d'anglais! :) Je trouve qu'ils font des pas de géant depuis notre arrivée!  Déjà, qu'ils osent répondre et essaient de se faire comprendre, c'est très positif!  Une belle amélioration pour Sacha qui, d'habitude, fait les choses uniquement s'il sait qu'il sera performant...  La fin justifie les moyens...  ou est-ce la faim?
Après plus ou moins deux heures, on sert nos travaux et,  là...  tout peut arriver!   Depuis le 13 août, jour de notre installation ici, chaque journée amène son lot de surprises et d'imprévus!  L'improvisation...  N'est-ce pas ce qui donne du piquant à l'existence?!  Alors, nous suivons la vague, le vent et les courants qu'ils forment tous les deux...  Comme cette fabuleuse culture inuite et notre bagage de sudiste québécois qui se mêlent et s'entrecroisent pour nous faire vivre la plus grande des aventures à ce jour!
 
J'en viens maintenant au thème annoncée de cette chronique : l'isolement...
Nous sommes coupés du reste du monde ici...  Aucune route ne relie Salluit à quelque village que ce soit.  Pour venir jusqu'ici, il faut prendre l'avion ou le bateau (!), en hiver la motoneige peut parfois servir pour les  voyages entre les villages les plus près.  Sinon, on peut sortir du village pour visiter les lieux autours, mais essentiellement, on reste dans les environs de... Salluit.  L'idée m'est venue de parler d'isolement parce que depuis que nous habitons ce charmant endroit, notre téléphone a fonctionné 3 fois et en "grichant" allègrement!!!  Depuis, il indique que nous n'avons "pas de ligne"...  Alors voilà!  Impossible de parler à nos parents et amis!  Vive l'internet!  Ça demeure notre moyen de communication privilégié.  Un technicien viendra... Le 30 août nous a-t-on dit.  Espérons!  Il paraît que ça fait vivre...  ;)

L'isolement aussi parce que mon partenaire est de nouveau parti...  Je suis seule avec mes petits mousses!  La dernière fois que Mathieu est parti pour Kuujjuaq (il y a de cela 2 semaines), j'avais ma mère et tous les copains des enfants pour occuper et divertir ce beau monde...  Cette fois, c'est LE TEST.  Je suis seule pour organiser, amuser et prendre soin de mes enfants.  J'ai réalisé que ce serait la première fois que je serai l'unique "référence" pour eux.  (Court moment de panique!)  Puis, en observant les gens vivre ici, je me suis dit que je n'étais pas seule...  L'entraide est partout.  Les adultes s'intéressent et s'occupent de tous les enfants...
Sans blague, même au 62e parallèle, je ne me sens pas esseulée.  Je dirais qu'au contraire, le mode de vie, ici, nous fait être près les uns des autres... 
Ce qui me fait croire que nous passons le test...  :)



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