mardi 6 septembre 2011

Chronique # 5 : La leçon de la semaine...

 
 
Nous entamons notre 4e semaine d'école...  Le thème de ma chronique ne m'est pas venu spontanément cette fois-ci...  Le quotidien ici n'est pas différent de ce qu'il était au Sud, scolairement parlant.  Il faut faire du "travail", apprendre des règles de grammaire, mémoriser des tables de multiplications, pratiquer son écriture, comprendre des textes en lecture et des situations problèmes en math.  Et c'est ce que nous faisons!  Pourtant, ça m'amène à me questionner...  Pourquoi faisons-nous ce que nous faisons?  Bien sûr, je comprends qu'il y a une "base" de savoirs dont nous avons besoin pour fonctionner dans la vie...  Mon questionnement n'est pas sur ce point.  Je me demande plutôt s'il est pertinent (à l'école) que tous apprennent en même temps, la même chose, avec les mêmes moyens?! De toute façon, on sait bien que la même expérience ne donne pas les mêmes résultats pour tous.  Je suis tellement heureuse que mes enfants aient la chance d'évoluer dans la liberté qu'ils ont choisie...  Oui, ils l'ont choisie, en suivant leurs désirs, en lisant les livres qu'il leur plait de lire, en imaginant les jeux de rôles qui changent et se raffinent au fur et à mesure qu'ils sont joués...  Au gré des explorations, des échanges avec nos amis d'ici, avec tous les jeux de société (desquels on suit ou on invente les règles!).  Alors est-ce pertinent de leur faire passer les mêmes évaluations, au même âge?  Pourquoi le besoin d'uniformité est-il omniprésent dans notre société?  D'où vient cette obsession de faire "fitter" tous le monde dans le même moule?  Mes trois petits maîtres me font beaucoup réfléchir à ce sujet.  C'est tellement plus facile d'avancer dans le "système" en place quand on correspond à la demande du fameux système!  Il y a des fois où je me dis que la "valeur" de quelqu'un est ailleurs que là où on la cherche avec tous ces examens, ces SAÉ ou ces évaluations...  C'est pourquoi je suis plutôt contre les foutus examens!  Par toutes sortes de moyens, j'essaie de faire comprendre à mes enfants (à mes élèves aussi, quand j'en avais...) qu'il ne faut pas juger de sa valeur à travers des résultats sur du papier.  C'est une vision tellement "bornée".  Et, c'est tellement fragile l'estime de soi d'un enfant...  Je pense que d'apprendre à être soi-même, la meilleure version de soi possible, reste encore la plus grande des réussites!  Je mets donc mes besoins de performance (qui sont là pour nous réconforter, nous les adultes...) de côté et, puisque les enfants apprennent aussi par l'exemple, je tente de leur offrir le meilleur de moi-même.  Afin qu'ils apprennent pour EUX, qu'ils travaillent pour EUX...  C'est là l'unique moyen de se réaliser.  Mes petits trésors travaillent bien, ils aiment ce qu'ils font et ils évoluent.  Ça me satisfait vraiment et eux aussi je crois!


 Cette réflexion m'est venue à la suite de toutes les lectures au sujet de l'éducation que je fais depuis des mois.  Mon souhait le plus cher pour mes enfants est qu'ils deviennent les maîtres de leur éducation.  Que la passion les guide, qu'ils prennent le temps d'observer ce qui les entourent pour en retirer le meilleur pour leur évolution.  Nous avons tous besoin de réponses logiques et aidantes et, honnêtement, je suis un peu désabusée  de notre système d'éducation...  J'ai bon espoir cependant que plus d'autonomie, plus de place à la liberté, au questionnement donneront de meilleurs résultats concrets pour l'apprentissage de mes enfants...  Ceci étant dit, ils ont la possibilité, en étudiant à la maison, de suivre la route tracée par le système de l'éducation ET de bifurquer de temps à autre, de prendre des chemins de travers vers ce qui les interpelle et les stimule.  L'absence de notion de temps est très aidante, mais ce qui aide aussi, c'est l'absence de culpabilité, de jugement qui pèse lorsqu'il faut suivre un programme! 


Depuis qu'on est ici, le plein air prend une grande place dans notre routine.  C'est, pour le moment, l'unique activité physique au programme!  En fin de semaine, notre sortie en famille nous a encore menée dans la montagne.  Nous sommes allés à la cueillette des bleuets.  C'était une journée ensoleillée et paisible, la récolte a été abondante, environ 6 tasses de ces précieux petits fruits!  Comme nous étions à flanc de montagne, à mi-chemin du sommet, les enfants ont manifesté le désir d'aller plus haut, jusqu'en haut!  Alors quand la motivation des enfants est aussi forte, il faut les laisser aller!  Je dirais même qu'il faut l'encourager!  Nous avons donc suivi, jusqu'en haut!  Nous avons finalement vu le sommet de "notre" montagne.  Le temps d'y prendre une collation, de bâtir un inukshuk ensemble et d'immortaliser ce beau moment avec des photos, puis, nous sommes redescendus, satisfaits.  Ce fut une randonnée formidable!  Un grand bonheur et...  la leçon de la semaine : pour réussir, il faut avant tout un désir ET le courage d'avancer : on appelle ça la persévérance. 

Merci mes amours pour la belle leçon! ;)

2 commentaires:

  1. Wow! Quelle magnifique expérience vous vivez! Vous êtes beaux! Tes derniers écrits m'ont particulièrement touchée. Je serai une fidèle lectrice!

    Isa Gagnon

    P.S. Je t'envoie mon courriel via le compte Twitter de Mathieu.

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  2. Je suis tellement heureuse de partager avec vous les beaux moments que l'on vit ici. Je "trippe" vraiment fort! Comme si je redécouvrais le sens de plein de choses... Ça me fait du bien! Je t'embrasse mon amie!
    P.S.
    Salue nos copines,Josée, France et Myrabel pour moi! J'ai hâte de vous revoir dans un autre mémorable souper!

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