En ce moment, notre intérêt se concentre sur notre future vie avec notre chien, Sikuk... Les lectures et les recherches portent sur les différentes races de chiens nordiques. C'est une façon de nous préparer à éduquer notre nouvel ami... C'est vraiment intéressant! Nous en apprenons autant que les enfants. Il y a tellement de races de chiens nordiques: les huskies de Sibérie, les malamutes d'Alaska, les samoyèdes, les alaskan huskies (qui originent des croisements de plusieurs races dans le but d'obtenir les meilleurs chiens nordiques), les groenlandais et leurs cousins du Canada, appelé les chiens Esquimaux (oui, oui, vraiment! Il y a plein d'informations dans Internet qui les nomment ainsi!). Ici les chiens sont des croisements du au hasard de la nature... Depuis qu'on s'intéresse aux chiens, nos yeux "évaluent" de quelles origines ils peuvent bien être... Nos marches dans le village ont pris des allures d'expéditions d'observation de la faune locale! (Il y a VRAIMENT beaucoup de chiens libres qui déambulent dans le village...) Nous en sommes venus à la conclusion que la majorité d'entre eux se rapprochent des huskies (alaskans et sibériens) et les groenlandais (chiens esquimaux). Certains présentent des caractéristiques des malamutes (ces derniers ont un motif très distinctif sur la face). Il y a aussi des chiens tout blancs qui ont peut-être des origines samoyèdes... Enfin, vous voyez... Beaucoup de suppositions! On se divertit avec ce que l'on trouve ici! ;)
Il est très amusant de voir les enfants "étudier" les spécificités de chaque race. Ils sont, pendant quelques instants, des zoologistes amateurs! Dans la portée de chiots (les descendants de Pow Wow), il y a un petit gris comme un loup avec une face comme un husky, au moins trois sont noir et fauve et peut-être un fauve avec un peu de noir et de blanc. Malheureusement, un des bébés est mort, il était magnifique... La nature fait sa loi... Il était trop faible pour faire face à la température et se nourrir adéquatement. Il avait été écarté par la mère. Son petit corps se trouvait seul alors que le reste de la portée était couché les uns sur les autres, se réchauffant ensemble pendant que la maman se ravitaillait à l'extérieur de la cachette. Mathieu en a profité pour prendre quelques photos des petits. Pas simple! Ils sont sous la maison, protégés par des planches qui traînent là. Nous tentons à chaque semaine d'aller voir leur évolution. Ils vont peut-être se déplacer à notre prochaine visite?! Nous pourrons bientôt faire notre choix, nous avons tous bien hâte!
Comme l'hiver est arrivé ici, les femmes ont commencé à coudre. Elles font des mitaines (pualuks), des tuques (nassaks), des amautis (manteaux des femmes avec lequel elles portent les bébés sur leur dos) et des parkas (atigis). Mon amie Mary a déjà confectionné des pualuks pour mes enfants, en plus d'être très chaudes, ces mitaines sont tellement belles! Sacha leur trouve une petite ressemblance avec des gants de boxe... de luxe! Je fais les achats afin que Mary puisse faire nos manteaux sous peu. C'est vraiment agréable! Mon petit côté "Shopaholic" est comblé. Je magasine les fourrures, les tissus, les rubans décoratifs pour les atigis. C'est différent de chez Winners, mais j'ai du plaisir quand même... ;) C'est dans les coutumes comme ça que les différences sont les plus évidentes entre nous et les Inuit. Il y a toute une "culture" de la mode pour les designs et les fourrures. Seul l'oeil avisé d'une initiée peut saisir les nuances de cet art qu'est la confection de vêtements traditionnels de la culture inuite. Chaque région à ses préférences et (je l'ai entendu de la bouche même d'une femme du village) les motifs du Nunavut sont considérés moins "in" que les motifs que font les femmes du Nunavik. Elles ont beau être inuite toutes les deux, chaque communauté développe son style. Je suis encore bien trop novice pour vous expliquer les différences! Je me fie à mon amie Qillasie (prononcer Rilacie)...
Hier, c'était une soirée de scrapbooking pour les femmes du village. Nous étions nombreuses et ce fut un moment bien agréable. J'ai revu plein de femmes que j'avais eu la chance de rencontrer lors de mes précédents séjours à Salluit. Ces femmes viennent prendre du temps entre elles pour rire, créer et se ressourcer. En effet, les hommes ne sont pas "admis" au club de scrapbooking. Elles peuvent se parler, se consoler, se confier les unes aux autres. Je me sens privilégiée qu'elles me comptent comme faisant partie du groupe! Ainsi, pendant la soirée, j'ai pu discuter avec Annie que je connais parce que nous avons fait plusieurs activités ensemble, tant au Sud qu'à Salluit. Avant qu'elle arrive, j'avais travaillé en compagnie de Mary (ma couturière préférée!), bien sûr Maggie était là, en plus de Qillasie et une de ses soeurs plus jeunes, Emalla, quelques autres femmes que je rencontrais pour la première fois et une québécoise établie au village depuis plus de 30 ans (elle a marié un inuk et a élevé ses deux filles ici), elle est la seule blanche que je connaisse qui parle couramment inuktitut! Elle me racontait qu'elle avait appris la langue en même temps que ses filles l'apprenaient à l'école! C'est remarquable! Elle se nomme Marie-Andrée et la fille de mon amie Maggie porte le même nom en son honneur. C'est la coutume ici, les enfants sont nommés d'après des gens qu'on aime, dans le but que l'enfant s'inspire de son aîné comme modèle. Qu'il devienne comme lui ou elle. C'est donc très significatif, tout un honneur que son nom soit choisi. Je n'y suis pour rien, mais je me considère chanceuse, il y BEAUCOUP d'Annie parmi les Inuit! Élevée par sa maman francophone (Marie-Andrée), Elaisa parle un français sans l'accent "typique" des Inuit qui apprennent le français à l'école. Elle devait repartir pour Kuujjuak (où elle habite et travaille) ce matin, elle était bien gentille et ce fut un plaisir de passer la soirée en sa compagnie ainsi qu'avec toutes les autres scrapbookeuses du village!
Pour ce qui est de l'éducation à domicile des enfants, nous avons fait plein de recherches cette semaine. Ils désiraient en savoir plus sur l'Égypte et ses Pharaons, les châteaux forts du Moyen-Âge, les chiens nordiques, et les peuples Inuit dans le monde... Ça implique beaucoup de lectures, beaucoup d'adaptation et d'explications afin que tous puissent bien suivre les discussions que nos nouvelles connaissances entraînent! Notre curriculum se transforme un peu, je suis leurs intérêts de plus en plus... Bien sûr, il y une base d'apprentissages qui demeure, c'est important, mais nous bifurquons souvent afin de satisfaire la curiosité de chacun. C'est très intéressant pour toute la famille! Comme Marie-Andrée qui a appris l'inuktitut en même temps que ses enfants, nous en savons davantage sur tout plein de sujets passionnants en suivant les goûts de nos petits trésors! Hétéroclites, je l'admets, mais jamais ennuyeux!
De mon côté, j'ai découvert une nouvelle philosophie d'enseignement qui m'était inconnue jusqu'à récemment, bien que je lise sur les méthodes alternatives d'apprentissage depuis longtemps... Il s'agit de l'approche d'une enseignante anglaise (vraiment innovatrice pour son époque, 1842-1923), nommée Charlotte Mason. J'ai trouvé quelques ouvrages sur elles et je me suis mise à les "étudier" pour en comprendre les principes. Je peux vous dire, pour l'instant, qu'elle partait de l'idée que l'éducation était faite de l'atmosphère entourant l'enfant, de la discipline (dans le sens de bonnes habitudes) démontrées à l'enfant et de la qualité de vie qui était proposée à l'enfant... Ça semble plein de gros bon sens... Plus j'en apprends et m'inspire des formidables penseurs qui nous ont précédés, plus j'enrichis mon approche en "éducation"... (Je pense que notre "bon" gouvernement devait peut-être s'instruire lui aussi à ce sujet au lieu de proposer des aberrations comme il le fait ces temps-ci!!! Ceci étant dit, je n'ajouterai rien à ce sujet!!!) Une chose est certaine, je ne suis pas de celles qui parlent à travers leur chapeau, alors je vais lire sur Charlotte Mason et je vous la présenterai mieux une autre fois!
Nous commençons aussi nos préparatifs pour célébrer Halloween... Mamie nous envoie nos costumes bientôt (merci!) et Léa élabore le menu... Je vais avoir des surprises je pense! Nos bricolages s'inspirent des êtres étranges qui hantent les lieux, (les gens sont superstitieux ici... Je garde mes blagues pour mon blog, je n'en parle pas avec eux!), des "ballounes" font office de citrouilles et les silhouettes des enfants, tracées sur du papier à partir de leur ombre et peintes par la suite, servent de décorations principales. Nous sommes loin des décors élaborés que nous faisions au Sud, mais l'objectif est d'avoir du plaisir et de rappeler le thème de la fête. Avoir une belle journée d' Halloween, partager de bons moments, se créer de beaux souvenirs, c'est ça l'essentiel, non?
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